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Chapitre 50 – Lumière dans le noir

Cela fait de nouveau des jours et des jours que la reine avait passés dans la cité des elfes. Même pas un demi an ! Même pas un demi an qu’elle était là, à Anddalion ! Même pas un demi an qu’elle était là, enfermée dans cette cité, sans bouger le petit doigt, excepté pendant les parties d’échec avec Lumina. Elle se sentit si inutile. Calire faisait toujours des va-et-vient. Une affaire ici, une affaire là. Il ne s’occupa point d’elle.

Zelda était allongée sur son lit, anciennement celui de Ryaon. Était-elle déçue ou triste du fait que le médecin ne s’occupa pas d’elle ? Mise à part que ce n’était pas des manières d’avance, elle en ressentait quoi ? Son comportement montrait clairement qu’il n’était nullement intéressé par la reine. Ou bien savait-il qu’elle était entre de bonnes mains avec Lumina et ne s’en souciait donc pas ? Ou encore était-il réellement tellement occupé qu’il n’avait pas le temps tout court pour s’occuper d’elle ? Et puis, si jamais il s’occupera d’elle, comment serait sa réaction ? Et…oh mais après tout pourquoi elle se cassait tant la tête sur se fichu médecin ?! Lamina n’aurait jamais dû commencer avec son « Tu l’aimes ? » ! Maintenant elle le sortait pratiquement à chaque partie d’échec ! Ce qui fait que l’homme en blanc hantait presque sans cesse l’esprit de Zelda. Oui, mais pourquoi ? S’il ne l’intéressa pas, elle n’aurait pas prêté attention à la remarque d’elfe. Mais…mais… Oh les déesses, pourquoi était-elle si bouleversée par une simple remarque taquine ? Pas possible, pas possible, pas possible ! Fallait vraiment qu’elle fasse de l’ordre dans ses sentiments ! Elle se passait les mains sur le visage. Après tout, elle avait encore plus qu’un demi an à disposition pour cela… Quel cauchemar !

-Reine Zelda ? Vous allez bien ?

La douce voix du médecin surgit comme du néant. Zelda se redressa brusquement dans son lit.

— Calire ? demanda-t-elle perplexe en voyant la silhouette du médecin dans l’encadrement de la porte tenant avec une main le tapis qui séparait les deux pièces.

— Il me semble bien que c’est moi, remarqua le Kuruka.

Zelda l’examinait et fronçait les sourcils. Il y avait quelque chose de différent… quelque chose avait changé… quelque chose de si évident qu’elle ne vit cependant pas !

— J’ai quelque chose sur le visage ? demanda Calire intrigué.

— Non…non, pas sur le visage…, répondit Zelda toujours perplexe du changement qu’elle ne remarqua pas.

Ce fut au tour de Calire de froncer les sourcils, mais après quelques instants il sembla comprendre.

— Ma main par hasard ? proposa-t-il.

Le regard de la reine glissa en bas. Effectivement sa main…. Zelda plongeait un regard interrogatif dans celui de Calire.

— Comment avez-vous fait ? demanda-t-elle perplexe et intriguée. La main de Calire, cette main de monstre, elle n’était plus. Le médecin avait une main ordinaire, légèrement osseuse, avec des longs doigts fins. Comme l’autre.

Quant à Calire, il leva cette nouvelle main vers le tapis séparant les deux pièces et le déchira d’un bref coup sec, sans que sa main vienne en contact avec le tissu. Mais des longues traces de griffes démontrait bien que quelque chose avait touché le tapis.

— L’illusion ne sert qu’à cacher la vérité, dit le médecin.

Zelda écarquillait surprise les yeux. Une illusion ? Cette main ordinaire n’était qu’une illusion ? Elle avait l’air si réel ! Et si…et si son entier corps n’était qu’une illusion lui aussi ?

— Pourquoi n’avoir utilisé l’illusion que maintenant ? demanda-t-elle.

— Parce que cela demande de la concentration. Ici, j’ai beaucoup de temps pour m’entraîner à la maintenir, contrairement à avant, répondit Calire.

Zelda ne répondit rien suite à cela, mais semblait réfléchir.

— Et si nous changeons le sujet pour une fois ? continua alors Calire, vous voyez, parlez à chaque fois presque uniquement de moi, cela devient lassant avec le temps.

— Que voulez-vous ? demanda Zelda en avalant une remarque qu’elle ne préférait pas dire.

— Vous me croyez si je vous dis que je suis venu pour me renseigner sur l’état de ma hôte ? répliqua Calire.

— Non, répondit Zelda.

— Alors vous avez à moitié raison.

— Que voulez-vous à la fin ?

— Savoir comment vous allez ? répliqua-t-il.

— Et je suis censée de vous croire ? demanda Zelda sarcastique. Elle réfléchit à ce sujet, et hop ! le médecin était là… Non, sa visite devait cachait quelque chose…

Calire affichait un léger sourire.

— En fait, je me suis dit que vous devez être inquiète au sujet d’Hyrule…, dit-il.

Zelda le regarda surpris. Inquiète à cause d’Hyrule ?! Oui, depuis que Vnet lui avait dit qu’Hyrule était tombé, assiégé par des troupes de Venon dirigé par Ganon…

— Vnet m’a dit qu’Hyrule n’est plus, dit-elle.

— Il n’a pas tort.

— Quel est le but de cette aventure ?

— Vaincre Venon.

— Et cela au prix de mon peuple ?

Calire ne répondit rien. Zelda se leva du lit.

— Je n’ai rien à faire avec ce Venon, dit-elle, mon peuple non plus.

— Vous n’aviez rien à faire avec lui, corrigea Calire, maintenant si. Nuance.

— Pourquoi Venon veut-il à Hyrule ? demanda la reine.

— Un royaume fleurissant a certains effets secondaires, reine, expliqua Calire, Venon en est un.

Le médecin s’approcha de Zelda, et sortit un miroir de sa poche. Il était plus grand que son miroir d’eau et ce qu’il y avait de plus ordinaire. Du moins au premier coup d’œil, car au second, ce ne fut naturellement plus le cas.

Il le tenait à la reine.

— Prenez, dit-il, il vous montra Hyrule à l’heure actuel.

Perplexe et avec un mauvais pressentiment Zelda le prit et regarda dans la glace. Au début, elle montra son reflet, comme chaque miroir ordinaire était censé de faire. Ensuite, lentement mais sûrement, l’image changeait. Ce que la reine vit fut désastreux. Elle ne reconnaissait plus le pays qu’elle avait aidé à éclore avec tout son amour. À présent tout était sombre, obscur et détruit. L’intérieur de la cité d’Hyrule n’était plus que restes, habités par des monstres bizarre. Cacarico n’était que des débris ravagé par des flammes et rien que quelques pierres indiquaient l’endroit où se trouvait autrefois la Ranch LonLon. Nulle part, la reine apercevait un Hylien, aucune signe de vie des choses et personnes pour lesquels elle avait sacrifié corps et âme avant. Son pays n’était plus. Zelda, en tant que reine avait échoué.

Lentement, elle laissait glisser le miroir sur ses genoux.

— J’ai cru comme but de cette aventure, dit-elle, sauver mon peuple de Ganondorf mystérieusement lié revenu et lié à Venon. Mais ce but n’est plus. Je n’ai pas su protéger ceux que j’aime…

Calire secoua la tête.

— Regardez encore le miroir. Ce que je voulais vous montrer apparaît maintenant.

Zelda faisait perplexe ce que le médecin souhaitait.

Après quelques nouveaux instants, le reflet changeait de nouveau. Cette fois-ci, il montrait des égouts…non…plutôt des catacombes ?

— Des catacombes des Sheikahs. Se trouvant sous les terres d’Hyrule. Votre nourrisse, Impa, en connaît chaque coin et recoin, expliqua le médecin.

Zelda ne détacha pas ses yeux du miroir. Le reflet avança toujours dans les catacombes, jusqu’à tomber sur une poignée d’homme et de femmes. Des survivants ! La reine y nota la présence de sa nourrisse.

— J’avais dit à Impa qu’il y a une armée en approche, expliqua Calire, et que je compte quitter le château avec vous. Elle a essayé de sauver le plus de personne possible dans le temps restants. Car, contrairement à vous, elle m’a fait confiance.

— J’aurais dû l’aider ! s’exclama la reine, j’ai laissé mon peuple quand il avait besoin de moi…car vous m’aviez rien dit…

— C’est faut, répliqua Calire, au contraire, les survivants ont encore de l’espoir. Parce qu’ils savent justement que vous êtes vivant, que vous êtes en sécurité parce que vous avez justement pris la fuite. Le peuple garde plus la tête haute dans ce cas-là, qu’en sachant que leur reine se trouve encore dans le pays assiégé dans un danger permanent. Et vous, vous pouvez vous prendre comme but d’être à la hauteur de les espérances et de les sauver du danger permanent qui les menace, eux. Car votre peuple, il croit en vous.

Le reflet redevenait lentement normal.

— C’était ce que voulais vous montrer, dit Calire en reprenant le miroir, j’espère comptez de votre collaboration sans bêtises.

— Vous et vos bêtises ! s’exclama la reine, l’unique chose qui vous intéresse c’est de vaincre ce Venon ! Une vengeance personnelle car il vous a fait tant de mal. Vous ne vous intéressez même pas au sort d’Hyrule !

— Vous avez raison, affirma Calire, mais nos deux buts peuvent facilement collaborer ensemble. Alors profitons de cela, car moi j’ai besoin de votre soutien pour ma vengeance, et vous du mien pour sauver les Hyliens restants.

— Mon soutien ? demanda la reine sarcastique, pourquoi le grand et puissant Calire, a-t-il besoin de l’aide d’une simple humaine mortelle ?

— Tout à son temps, répliqua Calire uniquement en tournant les talons, mais une chose est sûre. Impa avait saisit bien rapidement qu’elle pouvait me faire confiance. Et si elle le peut, vous aussi vous pourrez en être capable. Nos chemins se sont croisés par hasard et elle a crut au hasard, l’a accepté.

— Vous cachez des choses ! se défendit Zelda.

— Chacun, même vous, as ses secrets, rétorqua Calire, moi aussi j’ai les miens, tout comme votre nourrisse à les siens. Cela aussi, elle avait saisit. La guerre réunit même des ennemis, s’il le faut, pour combattre un danger commun. Réfléchissez un peu, reine. Vous avez été éduqué par cette Impa, par une Sheikah.

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