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Chapitre 28 – Asal

Link pesta. De tout son cœur. Un juron après l’autre s’échappait de sa bouche. Une surprise ! Oui une surprise ! Mais quelle surprise ! Il aurait sans problème pu s’en priver ! Que tous les malheurs du monde s’abattent sur ce maudit médecin qu’est Calire ! Et encore une centaine de malheurs en plus !

D’ailleurs, Link observait la « surprise du chef ». Elle ne semblait pas très content non plus. En effet, l’ange déchu affichait une mine plutôt d’humeur massacrante. Une surprise ! Un ange déchu une surprise ! Oui pourquoi pas, il était bien surpris, Link ! Il lâcha de nouveau un juron. Ensuite il soupirait et se résignait que toute colère ne servait à rien. L’ange déchu était là, il était de fort mauvaise humeur, et comme Link était le seul ici présent il était facile de conclure la suite des événements.

L’ange observait l’endroit où il se trouvait. Il semblait être désorienté également. Quel excellent mélange ! Désorienté et d’humeur exécrable ! Link avait vraiment tiré le gros lot ! La loterie de Calire ! Félicitation ! Vous avez gagné le gros lot ! L’ange déchu ! Amusez-vous bien avec ce cadeau !

L’ange venait d’apercevoir l’héros du temps.

— C’es toi qui m’a lâchement assommé de derrière ? demanda-t-il d’une voix coléreux.

Un lâche ! En plus Calire était un lâche ! Attaqué l’ange déchu par derrière !

— Non ce n’est pas moi ! rétorquait Link de mauvais humeur, mais nous avons été piégé par la même personne comme il me semble.

L’ange déchu l’observait.

— Qui me dit que tu as raison ? demanda l’ange, qui me dit que tu n’es pas en train d’essayer de t’en tirer avec une excuse ?

Link remarquait que le plan de Calire était bien pensé. L’ange déchu ne lui croirait pas, car Link n’avait pas de preuve. Et vu son humeur actuelle, Link se doutait plutôt qu’il avait une réelle envie de le couper en morceau. En bref : Il devait affronter l’ange. D’une manière ou d’une autre.

— La seule chose que je peux te donner, essayait-t-il tout de même, est ma parole.

L’ange riait.

— Ta parole ? Ma foi ! Nous vivons dans un monde où il est préférable de se fier aux preuves nettes et réelles qu’à une parole d’un inconnu !

L’ange déchu marquait une pause, son regard coléreux posé sur l’héros du temps.

— Quoi qu’il en soit, reprit-il, je me trouve dans une colère furieuse, comprends-tu ? Et vu que tu es le seul ici présent, tu me feras l’honneur de m’affronter. Cela me calmera.

L’ange déployait ses ails, et, les déesses savaient comment, il tenait soudainement une épée entre ses mains.

— Mais avant d’engager la bataille, les présentations ! Je suis Arakiel, ange déchu du combat !

— Et moi c’est Link, l’héros du temps ! rétorquait l’héros.

Arakiel, ange déchu du combat ? Si tel était le cas, il devait manier son épée d’une façon parfaite, plus parfaite qu’Asal et Rayon ! Link avait décidemment tiré le grand lot de la loterie calirienne !

Mais qui savait ? Apparemment on perd de la précision si on est en rage ? Cela serait chouette pour Link. D’ailleurs si c’était ainsi, il devait se calmer pour avoir une chance. D’ailleurs avait-il réellement une ? Durant ses aventures, il avait dû souvent combattre des monstres de toutes sortes. Il n’était pas inexpérimenté, mais loin d’atteindre le niveau de Ryaon et Asal ! Alors Arakiel… ?

En soupirant Link sortait l’épée nocturne de son fourreau.

— Que le meilleur gagne ! dit Arakiel en se mettant dans une position de combat.

Link suivit son exemple. Et soudainement, la bataille avait commencé. D’une manière rapide et irrégulière, le bruit claquant des épées s’entrechoquant retentit dans la pièce. Link se décidait avant tout de combattre d’une manière défense pour le début. Ainsi il pouvait plus facilement analyser la technique de son adversaire en colère. Les coups de celui-ci s’enchaînaient rapidement, et s’abattaient violement vers Link. Aucun doute, il était bien en colère Arakiel ! Sans cesse il attaquait, ne laissant de toute évidence pas le temps à l’héros du temps de contre-attaquer. La défense était son seul moyen. Or, il ne pouvait pas continuer éternellement ainsi ! Sinon l’ange déchu finirait pas le tuer.

Link finissait donc par mettre en point un plan facil, mais également risqué étant donné qu’il ne sût pas de combien de force disposait Arakiel : Ce dernier devait mettre plus de puissance dans ses attaques que dans Link dans ses défenses. En espérant que l’ange ne possédait pas d’une force éternelle, il pouvait estimer qu’il s’affaiblissait après un certain temps, et que Link pouvait donc attaquer en retour.

Mais Link ne semblait pas très sûr de son plan. Il s’était sûr que la force de l’ange dépassait la sienne. Ainsi il faisait encore plus attention pour réagir directement pour passer à l’attaque, dès que la première occasion de montrait.

Or, l’héros du temps n’avait pas prévu une autre chose : Certes, il maniait bien l’épée. Mais il fallait ne pas oublier qu’il n’eût jamais eu un véritable entraînement. En effet, on lui avait donné une épée et puis hop ! vas sauver le monde ! Personne ne lui avait appris à améliorer son jeu de pieds, qui laissait vraiment à désirer. Donc pas étonnant qu’après un certain temps, il se faisait lui-même un nœud dans ses membres inférieurs.

L’ange déchu profitait immédiatement pour planquer Link au sol, la pointe de l’épée posé sur le cou du héros.

— Perdu, dit-il simplement.

— Tu crois ? rétorquait Link.

Et avant qu’Arakiel s’en aperçût Link lui avait donné un violent coup dans l’abdomen. L’ange déchu trébuchait surprise par la douleur en arrière en crachant du sang. Link voulait profiter de cet instant où l’ange était « hors service » pour se lancer sur lui, mais soudainement il sentit le poids de la boîte de musique dans sa poche, comme si elle voulait lui dire : « Et moi ? Tu m’oublies ? ». Or cela dérangeait énormément Link pour attaquer. D’abord il essayait de la placer autrement dans sa poche, sans succès ! Elle semblait tenir qu’il ne se lance pas sur l’ange déchu. En lâchant un juron, il la sortit donc pour le déposer sur le sol. Mais entre-temps, Arakiel s’était reprit et son regard tombait sur Link tenant la boîte de musique.

— Non !

Le hurlement de l’ange effrayait Link à un tel point qu’il sursauta et que la boîte de musique lui glissait des mains. Mais elle atterrit sans égratignure sur le sol. Au contraire ! Elle s’ouvrit même, et la même mélodie magnifique retentait dans la pièce. Du moins, pour notre héros tu temps.

— Fermes-la ! Fermes la boîte ! hurlait Arakiel paniqué, soudainement prise par une étrange douleur. Il se bouchait les oreilles.

— Fermes-la ! Fermes-la ! répéta-t-il toujours aussi paniqué.

Link était bien trop surprise par cette réaction pour qu’il puisse agir sur le champ. Rien qu’après quelques instants, il se penchait vers la boîte et la ferma. L’ange déchu s’effondrait alors épuisé sur le sort.

— Pourquoi ? Pourquoi ? murmura-t-il, ce n’était plus un combat loyal !

— Je… je voulais juste la déposer sur le sol car elle me gênait pour me battre, expliquait Link un peu perplexe.

— Ah…, la voix de l’ange était faible, mais tu avais déjà perdu. Je…je ne voulais pas te tuer. Il ne faut pas tuer ou blesser pour mener un combat loyal. Je voulais juste me calmer un peu. Je n’avais nullement l’intention de te faire le moindre mal volontairement.

Link écarquillait les yeux, étonné.

— Tu es Link, héros du temps non ? continuait l’ange, toujours faible, j’ai déjà entendu de toi, je connais la situation. Écoute moi. Cette boîte à musique est spéciale. Elle a des effets magiques sur certaines personnes ou choses, tel les anges déchus. Mais fait attention, elle n’a pas sur chaque ange déchu le même effet. Moi elle me tue. Mon sort est réglé des a présent. La musique me dévore de l’intérieur. Même si tu as fermé la boîte. De qui l’as-tu ?

— De Calire, répondit Link en s’approchant de l’ange déchu toujours allongé au sol, et s’assit à côté de lui.

— Ah…oui… je vois.., murmura-t-il, Link, vu ton étonnement tu as dû croiser d’autres de mes frères. Écoute, écoute ! Nous ne sommes pas méchants. Pas tous en tout cas. C’est Chymes, c’est lui ! Nous étions libres, chacun de nous était libre. Mais c’était Chymes, c’était lui qui se soumettait sous les ordres de Venon à sa demande. Venon lui promettait une gloire encore plus grande, une force encore plus immense. Et mes frères, nous l’avons suivit. Mais Chymes était aveugle. Mes frères lui ont tous cru ! Mais en fait, nous sommes que des marionnettes ! Chymes ne voyait pas que nous sommes plus libres sous l’ordre de Venon ! Et mes frères non plus. Moi je le voyais, oui je le voyais. Mais, je ne pouvais pas refuser. Ils sont mes frères. J’aurais dû me battre contre eux, je ne voulais pas. Ils sont mes frères ! Donc je les ai suivit aussi.

La poitrine de l’ange déchu s’éleva difficilement.

— Il y a que neuf anges déchus sous l’ordre de Venon, reprit-t-il après un moment. Les autres sont libres. Mais nous neuf, nous possédons une fraternité bien intime. Tu vois, je ne pouvais pas refuser ! Je ne pouvais pas ! Ils sont mes frères, mes frères !

Arakiel s’agrippa à Link.

— Héros du temps, je t’en pris, je t’en supplie ! Si tu vois d’autres de mes frères, alors, s’il te plaît, délivre les de leur aveuglement ! J’aurais dû le leur dire, oui je l’aurais dû, mais je ne l’ai pas fait. Tu vois, Chymes et l’ange déchu de la mort, Venon porte sur lui le sang de milliers et de milliers de morts ! Il était attiré par lui, je n’aurais pas pu empêcher cela. Et même en sachant mes frères l’auraient suivit ! Nous sommes tout de même frères, non ?

Arakiel affichait un triste sourire.

— Je t’en supplie, le ferais-tu pour moi ? chuchotait-il d’une voix faible.

— Oui, répondit Link simplement le regard posé sur dans celui de l’ange, je te le promets.

— Bien.

Arakiel souriait. Et soudainement il lâchait sa prise, non parce que c’était son désire. Mais parce que sa vie avait éteint sa fin.

Pourquoi ? se demanda Link, pourquoi ? Son ennemi n’était-il pas Ganondorf ? Et maintenant ce mystérieux Venon semblait prendre de plus en plus de place, semblait étouffer son ennemi juré. Tant de questions, et si peu de réponse, mais toujours de nouvelles énigmes !

L’héros du temps effleurait le visage de l’ange déchu. Il n’avait pas été méchant. Arakiel. Au contraire. Et le voilà mort. Espérant qu’il réussirait à convaincre ses frères…

Sans s’en rendre compte, Link pleurait la mort de l’ange déchu de combat. Il sentit au plus profond de soi que cet ange méritait tout autre chose que la mort…

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