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Autres Zelda Zelda CD-I
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Parle en français stp. (07/10/2007 - 20:57) << Précédent - Sommaire - Suivant >> Chapitre 27 – La grotteLe soleil commençait déjà à se coucher, baignant la pleine d’Hyrule dans une couleur orange-rouge. Les deux êtes qui y couraient semblaient insignifiants face à l’immensité de la plaine où les arbres étaient rares. Pourtant on pouvait les repérer sans difficulté, ce que craignait d’ailleurs l’un d’entre eux, un jeune homme aux courts cheveux blancs, et dont se moquait éperdument l’autre, une jolie femme trop perplexe pour penser à quoi que ce soit. Calire et Zelda couraient sans s’arrêter depuis le moment où ils avaient croisé Kokabel. Plein de questions tournaient dans la tête de la reine. D’une part, elle avait eu la preuve que Calire n’était qu’un « humain » comme les autres, qu’il avait des bons côtés. Mais il y avait toujours ce doute. De quel côté était-il ? Maintenant Calire ne cachait plus sa main gauche, cette main de monstre, mais il refusait catégoriquement d’en dire plus à la reine. Zelda ne savait plus où ils se trouvaient, tellement ils s’étaient éloignés du château et elle doutait que Link ait été aussi loin. Étaient-ils encore à Hyrule ou avaient-ils déjà franchit ses frontières ? Elle ne le savait pas, elle devait faire confiance à Calire qui semblait avoir un but précis. — Quand nous arrêtons-nous ? demanda la reine. — Bientôt, lui répondit Calire. Mais ce « bientôt » était tellement relatif que Zelda lui exprima ses doutes. Calire s’arrêta net. — Il y a une grotte près d’ici où nous pouvons passer la nuit, expliquait le médecin, ici nos ennemis vont nous découvrir, dans la grotte nous sommes en sécurité. Sans dire un mot de plus, Calire recommença à courir. La reine le suivit, se jurant que, une fois arrivés à la grotte, elle forcerait Calire à lui fournir des explications PRÉCISES sur les fameux ennemis, le danger, etc. La nuit était déjà tombée quand ils atteignirent enfin la grotte. L’entrée était remplie de ténèbres, et dégageait une impression de danger. Pas rassurée, Zelda hésita avant d’entrer tandis que Calire alla droit vers la grotte. — Vous voulez que les ennemis nous repèrent ? demanda Calire quand il vit que Zelda ne lui suivait pas. Elle secoua la tête et alla auprès de Calire, avec un mauvais pressentiment. Le noir les envahit entièrement dès qu’il fit son premier pas dans la grotte. Zelda ne pouvait même pas voir le blanc parfait de Calire qui se trouvait pourtant juste devant lui. Mais elle l’entendit chercher quelque chose dans sa veste. Quand il sortit sa main il tenait la boule de Thérméhen, qui dégageait suffisamment de lumière pour éclairer leur chemin. On pouvait voir nettement l’univers enfermé dans la boule, même les planètes semblaient bouger, comme si l’univers était vivant. Ils poursuivirent leur route, Calire en tête. Plusieurs fois le chemin se séparait en deux, mais Calire semblait savoir exactement où il fallait aller. La grotte était un vrai labyrinthe, il y avait tellement de galeries, et tout se ressemblait si parfaitement, que Zelda commença à penser qu’ils allaient se perdre. Elle avoua ses sentiments à Calire, qui la regarda bizarrement. La lumière de la boule se reflétait dans ses yeux et ses lunettes, lui donnant un air sinistre qui fit peur à Zelda, car elle ne l’avait jamais vu dans cet état. Depuis qu’ils avaient croisé l’ange déchu, il avait perdu son sourire et affichait une mine sérieuse et sévère, comme si quelque avait gommé le sourire pour le remplacer par un simple trait droit. Calire ne répondit pas et continua sa route en silence. Zelda n’entendait même pas le bruit de ses pas, comme si Calire n’avait pas les pieds par terre, mais flottait quelques millimètres au-dessus du sol. Ou bien était-il aussi léger qu’une plume vu sa maigreur ? Zelda était perdue depuis longtemps dans le labyrinthe quand soudain une immense salle s’offrit à leurs yeux. Elle avait bien dix mètres de haut. Au plafond, un petit trou percé dans un des murs laissait filtrer la lumière de la lune qui éclairait les stalactites. Calire murmura quelques mots, et la boule brilla plus intensivement, éclairant plus la salle. Celle-ci était ovale, et dont le tiers du fond était occupé par un lac. En face de nos deux héros se trouvait l’entrée d’une nouvelle galerie. Calire s’y dirigea. Mais à peine étaient-ils entrés que Zelda s’aperçu qu’il ne s’agissait que d’une sorte de cavité creusée dans la roche. Elle était assez large, arrondie, et formait un petit coin douillet. — Nous allons quand même pas…? Demanda-t-elle — Si vous vous êtes attendue au lit bien chaud de votre château, c’est raté, coupa Calire, ici nous sommes dans la nature, une course contre la montre. Venon sait déjà que nous sommes plus dans le château, il nous cherche sûrement. Et aucun soldat ne vous protège. Ici il n’y a que vous et moi. Il n’y aura pas de repas comme au château avec du vin, de la dinde. Il faut gagner sa nourriture, et je crois qu’ici ce n’est pas gagné. Il faut s’y habituer reine, il n’y a pas d’autre possibilité. Zelda observait le médecin. Il avait raison, elle le savait. Mais le ton dont il lui avait parlé ne lui plaisait point. — Et, si j’ai soudainement envie de m’en aller ? demanda-t-elle d’un ton sévère. — Oh, si vous croyez retrouver le chemin, vous pouvez, à part que je ne vous laisserai pas partir, et que vous trouverez de toute façon pas le chemin, répondit le médecin. — Et si je refuse de me plier à vos ordres ? rétorquait la reine. Calire fixait la reine. — Nous avons déjà eu cette discussion, dans le cachot, il n’y a pas tellement longtemps. Cela à mal tourner pour vous. Encore une fois il avait raison, mais Zelda n’avait pas envie de le suivre comme si de rien n’était. Déjà, pourquoi avoir quitté le château ? — Vous me devez des explications ! dit-elle en augmentant la voix, j’ai le droit de savoir ce qui se passe ! D’une seconde à l’autre la reine se voyait plaqué contre le mur de la grotte. Le visage du médecin très proche de celui de la reine lui chuchotait : — Et moi, je vous ai dit de ne plus faire de bêtises, mais apparemment cela n’a pas de grand effets sur vous. Donc je me répète pour la dernière fois : Encore une bêtise pareille et je ne serai plus aussi gentil avec vous ! Zelda entendit le bruit du tissu déchiré. Rapidement elle plaquait sa main sur sa poitrine, pour sentir la main de monstre de Calir. Il l’a retira, avec un sourire satisfait sur le visage en voyant l’air ahuri de la reine. Calire restait debout quelques moments avant de déclarer : — Excusez-moi un moment, mais j’ai bien envie de me baigner dans le lac, je suis trempé de sueur. À ces mots Calire sortit de la petite pièce. Zelda resta quelques moments sans bouger, perplexe par cette réponse. Puis prise de curiosité soudaine alla vers l’entrée, juste pour y jeter un coup d’œil. Calire avait posé ses vêtements près de la pièce et Zelda le vit se glisser dans l’eau ; en fait elle voyait surtout le sceau sur le dos de Calire. Ou plutôt une sorte de tatouage, on aurait dit que Calire avait été marqué au fer rouge. Il y avait également de nombreuses cicatrices dont la reine ne se pouvait pas imaginer la source. Son regard tomba sur ses vêtements. Peut-être y trouverait-elle quelque chose concernant le sceau de Calire ? Elle revint sur Calire, pour vérifier qu’il ne l’avait pas vue. Mais ce dernier nageait dans la lac puis plongea. Zelda regarda encore quelques instants l’eau bouger, puis elle pris la blouse de médecin. Elle était légère. Trop légère. Comme une plume. Mais la boule Thérméhen doit quand même peser plus lourd que ça ! Elle fouilla dans les poches de la blouse. Celle de gauche était carrément vide, sûrement à cause de sa main. Par contre que celle de droite… ne semblait pas avoir de fond. Zelda avait plongé déjà presque la moitié de son bras dans la poche ! Soudains ses doigts touchèrent quelque chose. C’était la boule. Mais à côté se trouvait autre chose. Une poignée. Elle le sortit de la poche pour découvrir un petit miroir au cadre doré. Seulement le miroir n’avait pas une glace ordinaire, mais de l’eau. Là où Zelda devrait normalement voir son reflet se trouvait de l’eau, comme une petite mer, toute calme. Zelda le mis à l’envers. L’eau ne tomba pas. Perplexe et fascinée, Zelda l’agita, mais l’eau restait toujours dans le cadre. Finalement elle plongea sa main dedans. Puis le bras tout entier. Comme avec la veste le miroir ne semblait pas avoir de fond. L’eau était agréablement chaude. Tout un coup elle sentit comme quelqu’un qui la frôlait. Une main la toucha. Surpris Zelda sortit rapidement la main du miroir. Elle était toute sèche. Zelda regarda avec étonnement le miroir. Calire n’était pas le simple médecin comme il prétendait, elle en tenait la preuve dans ses mains. Déjà qu’elle le savait depuis longtemps, or là elle avait une preuve fixe. Mais ce miroir il sert à quoi ? Quel pouvoir a-t-il ? Elle remit le miroir dans la bouche et fouillait encore. Sa main touchait quelque chose de rond accroché à une chaîne. Elle le sortit. Comme c’était étrange ! Il y avait marqué les nombres de un à douze en rond. Ensuite, il y avait trois flèches, une grande qui ne bougeait pas, une petite qui bougeait à peine, et une fine qui bougeait sans cesse. La reine pensait qu’il s’agissait d’un collier, mais d’un collier vraiment moche. Comment aussi aurait-elle pu savoir qu’il s’agissait en fait d’une montre ? Rien que Link avait vu une horloge à Termina. Cette invention n’avait pas encore franchit les frontières d’Hyrule. Elle le secouait. Cet objet devait tout de même cacher quelque chose. Un objet pour lancer un sort ? Elle modifiait les aguilles, en vain. Soudainement, elle lui glissait de main. Avec un vacarmes elle éclatait sur le sol. Choquée Zelda se pressa de mettre les pièces dans la poche, en priant que le médecin ne la vit pas. Soudain Zelda entendit un bruit. Calire revenait à la surface ! Vite elle remit les dernières pièces dans la poche. Elle allait revenir dans la petite salle, mais terrifié elle resta clouée sur place. La petite salle était remplie de serpents. De serpents ? Ce n’était pas tout à fait ça. Même pas du tout. Ils avaient bien la longueur d’un serpent, mais ils n’avaient ni de bouche, ni de yeux et ils brillaient de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Le plus terrifiant était leur nombre : ils formaient comme des milliers d’arc-en-ciel. Et à chaque fois que deux se rencontraient, ils fusionnaient pour ne former qu’un seul arc-en-ciel, comme du liquide. Tout à coup ils foncèrent sur Zelda qui trébucha en arrière. D’où sortaient-il ? Elle perdit l’équilibre et tomba. Les arcs-en-ciel profitèrent de l’occasion et grimpèrent sur ses pieds. Ils formèrent alors une petite couche sans aucun trou. Elle voulut les arracher, mais ils étaient comme du liquide, elle n’arrivait pas à les attraper. En même temps elle s’aperçut qu’elle pouvait plus utiliser ses pieds, ils étaient sous le contrôle des arcs-en-ciel. Elle appela Calire à l’aide, mais ce dernier restait tranquillement dans l’eau avec son sourire d’ange. Zelda eu une pensée horrible : et si c’était un piège de Calire ? Il l’avait vue fouiller dans sa veste, et il voulait se venger ? Qu’allait-il faire d’elle ? Les arcs-en-ciel grimpaient toujours sur Zelda, grimpèrent en direction de sa bouche pour la faire taire. Zelda voulait secouer la tête pour les chasser, mais elle n’y parvint pas car les petites bestioles lui arrivaient déjà aux joues. Les arcs-en-ciel prirent définitivement le contrôle de son corps. Ils la dirigèrent vers la sortie, sans que Zelda ne puisse faire quoi que ce soit pour se défendre. Soudain des gros remous se formèrent à la surface de l’eau. Calire avait l’air surpris, il détourna la tête de Zelda et fixa le tourbillon. Il y eut un bouillonnement, et tout à coup un autre Calire apparut. Il émergea de l’eau et flottait maintenant en l’air. Son visage montrait le mécontentement, prêt à se lancer sur l’autre Calire. Mais quand son regard tomba sur les vêtements, il se décida autrement. Il alla vite fouiller dans la poche droite de sa veste, pour en sortir une boule avec de la brume entièrement blanche dedans. Ce n’était pas la boule Thérméhen que Zelda avait touché auparavant mais cette boule ! Mais par d’où sortent ces deux Calire ? Et lequel est le vrai ? Les arcs-en-ciel s’étaient arrêtés, et Zelda sentit qu’ils savaient plus quoi faire. Le Calire avec la boule se dirigea vers l’autre Calire. Ce dernier nagea plus loin, hésitant. L’autre leva sa main avec la boule vers lui, murmura quelques mots incompréhensibles. Une lumière blanche jaillit de la boule comme un éclair, et s’enfonça dans le Calire qui nageait. Celui-ci commença à prendre des formes bizarres, disproportionnées, comme de la pâte à modeler sous les doigts d’un enfant. Puis il disparut dans la boule. Les arcs-en-ciel, sûrement terrifiés, laissèrent Zelda et prirent la fuite, mais Calire fut plus rapide, et tous les arcs-en-ciel disparurent l’un après l’autre dans la boule de Calire, au milieu d’une lumière blanche. Calire les élimina tous sans bouger le petit doigt, en murmurant simplement les même mots incompréhensibles. Quand tout fut terminé, seuls Calire et Zelda restaient dans la pièce ; mais était-ce le vrai Calire ? — Est-ce que… vous pouvez… détourner votre regard quelques minutes ? demanda Calire gêné. Zelda ne remarqua que maintenant que Calire était nu. Vite elle mis ses mains devant les yeux, gênée. Elle entendit le bruit des vêtements quand Calire les agita. Quand elle risqua un œil sur Calire, celui-ci était en train de fermer sa blouse. Soudain il s’arrêta surpris. Sa main droite glissa dans la poche de gauche et sortit… le miroir ! Le cœur de Zelda cessa de battre. Elle l’avait mit dans la mauvaise poche ! Elle enleva lentement les mains de son visage. Calire regarda le miroir, le remis dans sa poche droite et son regard tomba sur Zelda. Un regard qui montrait très bien qu’il connaissait la coupable, un regard qui voulait une explication, et surtout un regard qui ne dégageait pas de colère ni même de reproche, mais il n’y avait pas non plus de bonheur, ni de contentement. Un regard neutre comme s’il était en train de décider s’il allait se fâcher après Zelda ou non. Ses yeux ne bougeaient pas. Il ne parlait pas, sa bouche n’émit pas la moindre insulte, question ou quoi que ce soi. Calire était une statue de marbre. Mais ses yeux cherchaient clairement à savoir pourquoi le miroir se trouvait soudainement dans la mauvaise poche. Et ça ne pouvait être que Zelda, et elle lui devait une explication. Calire le savait, donc il ne se fatigua pas inutilement. — Je… je…, commença Zelda en bégayant, rouge de honte et effrayé en se souvenant de la menace de Calire, je… j’étais un peu curieuse… je… enfin… je… je vous ai observé… quand vous êtes entré dans l’eau… et… j’ai vu… votre tatouage qui ressemble… enfin… comme si on vous aviez été marqué au fer rouge… et vos cicatrices… Je voulais savoir plus sur ce seau… et j’avais espéré… trouver un indice dans vos vêtements… et… je suis tombée… sur le miroir. Je l’ai examiné, j’ai glissé ma main dedans. Puis vous êtes revenu à la surface… enfin c’était ce que je croyais… parce qu’après il y avait… deux Calire… J’ai remis le miroir en vitesse dans la poche… et puis il y avait les serpents, ces drôle de monstres. Alors vous êtes venu du tourbillon… et le reste… vous le savez… raconta-t-elle la tête baissée. Elle n’arrivait pas à supporter le regard de Calire, qui semblait la percer et lui triturer les entrailles. Ils restèrent ainsi debout, sans rien dire pendant des minutes. — Kerafin, fit Calire en brisant le silence juste avant que Zelda ne lui demande s’il était fâché. — Pa… pardon ? demanda-t-elle. — Kerafins, les sortes de serpents sont des Kerafins. C’est leur nom. Et le faux Calire, c’était un Changeur. Il m’a surpris par derrière quand j’ai plongé. Les Changeur, comme on peut s’en douter, ont la faculté de se transformer en n’importe quoi. Il a pris mon apparence après m’avoir assommé dans l’eau. Zelda le regarda surprise. Enfin, elle s’en doutait déjà depuis un certain temps, mais là elle avait la preuve nette : Calire n’était pas un humain. Aucun humain n’aurait pu survivre aussi longtemps sous l’eau. Calire sourit. Il savait ce que Zelda pensait. Mais était-il heureux qu’elle le sache ? Ou triste ? Elle n’aurait su le dire. Son sourire n’en donnait aucun indice. Mais avant qu’elle puisse poser une autre question il reprit la discussion : — En ce qui concerne mon tatouage… on m’a bel et bien marqué au fer rouge. Zelda le regarda surprise. Déjà, le médecin donnait des explications. Étonnant ! Et puis…jamais elle aurait cru des gens capables de telles cruautés. À Hyrule on le fait aux vaches… Elle fronça les sourcils, n’arrivant pas à trouver de réponse à ce problème. Calire n’est quand même pas une vache ? Enfin il n’y ressemble pas en tout cas. Il n’a pas de cornes. Quoique… Il n’est pas humain… alors peut-être un animal ? Elle chassa cette idée ridicule de son esprit. Mais un animal c’est quoi en fait ? Si pour elle des vaches et des poulets sont des animaux, alors pour d’autres les humains en sont aussi… bons uniquement à être plumés pour mettre dans la poule au pot… un garde manger quoi. Ou des esclaves. La race de Calire était un peuple en esclavage qu’on utilisait comme les Hyliens le font avec les animaux ? — Non. Ma race, mon peuple a toujours vécu en liberté. Jusqu’à ce que Venon arrive… Il extermina ma race. Mais le seau qui je porte sur le dos, mon peuple n’est pas le seul à le porter, tous les êtres qui peuvent servir à Venon ont ce sceau, les autres furent tués. Avec ce sceau on est à la merci de Venon, on lui doit obéir, exécuter ses moindres désirs. C’est bien un sceau d’esclavage. J’étais bien un esclave de Venon… non que dis-je… je suis un esclave de Venon tant que j’ai ce sceau dans le dos. Et s’il ne m’a pas tué comme ceux de ma race, c’est grâce à Ryaon. Quoique j’aurais préféré la mort aux tortures de Venon. Calire fit une pause. Zelda était sous le choc… Calire avait l’air puissant, et important et maintenant il est un simple esclave de Venon ? Quelque chose ne collait pas… Elle ne pouvait pas se l’expliquer mais quelque chose la dérangeait. En plus, le médecin semblait lire ses pensées… Cela ne la mettait pas à l’aise — Le village où j’habitais… Il a été attaqué par les troupes de Venon quand j’avais quinze ans ou bien moins, je ne m’en souviens plus trop. On m’a emmené et Venon m’a marqué au fer rouge… — Et après vous vous êtes enfuis, avec Ryaon… et… Vnet ? Vnet avait-il aussi ce sceau ? L’idée venait soudainement dans la tête de la reine. Cela collait tellement au personnage de Vnet. Zelda avait depuis toujours l’impression que Vnet était au fond un garçon triste qui cachait sa dépression derrière un masque de joie, et que même s’il il jouait le rigolo il était triste, peut-être à cause de Venon… comme il semblait avoir gâché la vie de bien nombreuses personnes. — Oui… Vnet porte aussi ce sceau… je l’ai emmené avec moi quand je me suis enfui, avec Ryaon vous avez raison, et je l’ai soigné… Quant à Hokuto, il était resté en arrière…ce jour là… il était trébuchait… nous n’avons plus pu le sauver… — Mais, vous vengerez-vous à ce drôle personnage ailé ? demanda la reine, un peu choquée sur le passé du médecin. Calire la regarda surprise. — Non, dit-il, il n’y est pour rien, Kokabel. Ce n’est sa faute. La voix de Calire indiquait qu’il ne disait plus d’avantage sur ce sujet. Le regard de Zelda glissait alors sur la main gauche de Calire. Un terrible doute jaillit en elle. — Et votre main, ne me dites pas que c’est Venon aussi… Calier sourit tristement. — Si reine, si. C’était Venon… Une expérience… Beaucoup de gens en avaient souffert… et j’étais un des premiers chez qui ça a réussi… Le but ? Remplacer un membre humain par une partie de monstre, mais fallait qu’on croie que la main appartenait vraiment au personnage, comme s’il l’avait porté depuis toujours, comme si c’était normal. En plus on devait pouvoir l’utiliser comme une vraie main… comme une arme plutôt. Les griffes de cette main de monstre coupent même le diamant. C’est une arme mortelle… Si je donnerais une claque a quelqu’un avec cette main et je lui trancherais carrément la tête en morceaux, sans le vouloir… Calire répondit à chaque question qui lui posa la reine, sans opposer la moindre résistance. Comme s’il savait qu’un jour il devrait tout raconter, et que ce jour était arrivé. Peut-être parce qu’elle avait découvert le miroir ? Calire la regarda. Toujours avec ce regard qui ne montrait pas à Zelda s’il était triste, fâché, content ou quoi que ce soit. Ce regard tellement neutre donna la chaire de poule à Zelda, et elle se posa la question : si Calire n’est pas humain, alors il était quoi ? — Ça ne vous servirait à rien si je vous disais le nom de mon peuple car il est oublié déjà longtemps. Et puis à quoi vous avancerait un nom ? dit-il toujours en devinant les pensées Zelda, ce qui donna des frissons dans le dos de la reine. Quoi qu’il en soit, si tous ceux du peuple de Calire étaient comme lui, ça devait être des êtres puissants et des ennemis redoutables. Mais Zelda se souvint à Vnet. Il n’avait pas l’air aussi mystérieux et aussi puissant que Calire… ou bien jouait-t-il la comédie ? Mais alors une comédie parfaite… — Et si vous me disiez plus que le simple nom de votre peuple ? demanda Zelda en hésitant. Calire secoua la tête. — Hors de question, lui répondit-il sévèrement et avec semblait-il un début de colère. Choquée, elle fit quelques pas en arrière. Aussitôt Calire retrouva son sourire. — Je vous ai fait peur ? Excusez-moi si j’étais un peu brusque, dit-il, et il perdit subitement toute manifestation extérieure de la colère que Zelda avait cru déceler. S’était-elle trompée ? Peut-être, peut-être pas. — Et Venon ? Vous pouvez m’en dire plus sur Venon ? Calire fronça les sourcils, au grand étonnement de la reine. — Venon ? Que voulez-vous savoir sur Venon ? Vous pouvez conclure cela, par vous-même : Il est un monstre. Hokuto et moi, ne sommes-nous pas une preuve suffisante ? Zelda hésita, elle voulais savoir qui était Venon, Calire semblait pas mentir, mais c’était un trop peu sur le personnage quand même. Il y doit manquer des informations ! — Son caractère, il est comment son caractère ? Calire secoua la tête comme s’il n’avait pas bien compris. — Vous faites pas attention ou quoi ? J’ai insinué que Venon est un monstre qui laisse souffrir d’autre et il se réjouit de leur peine. Il est méchant, il est cruel, sans pitié. Ou bien avez-vous cru que quelqu’un qui torture les autres et gentil et jovial qui ne ferai même pas mal à une mouche ? — Il fait peut-être pas mal à une mouche mais ça ne veut pas dire qu’il ne fait pas mal à un humain, lui dit Zelda vexée. De nouveau Calire secoua la tête. Puis ils restèrent quelques minutes sans rien dire se regardant droit dans les yeux. Quand Zelda était moins vexée elle repensa au miroir et à la main… — Calire ? Je peut veux poser une question ? — Vous avez posé deux questions là, mais je vous donne le droit de poser une autre. Zelda ne pouvait pas s’empêcher de sourire. — Quand j’ai plongé ma main dans le miroir…une autre m’a touché…enfin…vous s’avez qui est cette autre personne qui m’a touché. Calire ria. — Replongé votre main dans le miroir et dites le moi ! répondit-il en lui tenant le miroir. Zelda voulait le prendre mais Calire ne lâcha pas la prise. Il voulait qu’elle plongeait sa main dans le miroir et il ne voulait pas qu’elle fasse autre chose avec ! Le miroir lui devrait être cher. Zelda plongea alors son moitié bras dans l’eau qui était toujours agréablement chaud. Elle sentit l’autre main la toucher mais elle fut plus surprise. Elle attendit quelques moments. La main la caressa doucement. Zelda aimait la façon dont elle le faisait, ça lui était familier… Soudainement elle savait qui était la personne dans le miroir ! — Maman…, murmura-t-elle. Mais comment ? Elle était morte depuis longtemps ! Et d’où Calire connaissait sa mère ? — Je connais pas votre mère, et c’est pas non plus elle qui me touche quand moi je plonge ma main dedans. Celui qui plonge sa main dans le miroir, va être touché par la personne morte qui lui est le plus chère. Zelda regarda fasciné le miroir. Sa maman était dans le miroir…comme c’était beau qu’elle lui caresse la main après tant d’année. Moitié dans les nuages, elle demanda. — Est-ce que vous aussi vous sente votre mère vous caresse la main ? — Non, murmura-t-il, non c’est personne d’autre…vous pouvez retirez votre main maintenant s’il vous plaît ? Tristement Zelda fit ce que Calire lui demanda. Mais c’était son miroir après tout. Hésitant, Zelda fixait Calire. Il semblait tout lui avouez, tout. Pouvait-elle risquer d’aller plus loin ? — Puis-je encore vous poser quelques questions ? demanda-t-elle timidement. Calire riait. — Vous pouvez toujours ! Mais si j’y réponds, je le déciderai. Comme il était étrange, tout le contraire d’avant ! Décidemment, Zelda n’arrivait pas à cerner le médecin. — Vos disparitions ? Quand j’étais chez vous. Comment avez-vous fait ? Calire sourit. — Un vieux tour de magie, répondit-il, je vous vous le montrer ! Il prit la boule blanche, murmura quelques mots et un Kerafin sortit. Le médecin pointait sa main vers lui, murmura encore quelques mots, puis, soudainement, le monstre ne bougeait plus. Calire laissait claquer ses doigts. Aussitôt le serpent liquide remuait et Calire l’enfermait dans la boule. Zelda fixait la boule. — Pourquoi m’avez-vous fait cela ? demanda-t-elle. — Pour que vous n’ayez pas le temps de poser les questions qui vous tournait à la tête ces moments là, fut la seule réponse, je ne voulais pas vous entraîner dans une affaire dont laquelle vous êtes toujours en train de vous glisser… Zelda ne s’aventurait plus sur ce sujet-là, mais déviait sur un autre : — Pourquoi m’avoir assommée ? demanda-t-elle méfiante cette fois-ci. Calire soupira en se passant la main dans les cheveux — Pour que vous ne voyiez pas quelque chose, répondit-il, mais à présent je ne peux plus vous le cacher. Demain vous verrez ce que je vous ai caché auparavant. Cette réponse satisfaisait la reine. Demain alors… Et maintenant l’avant dernière question… — Il y a quelque chose que je ne comprends pas…enfin, il y en a beaucoup, mais bon. Vous êtes devenu esclave de Venon vous avez dit ? Calire hochait la tête. — Puis qu’il vous a sauvé la vie. Qu’a-t-il fait ? D’une seconde à l’autre le visage de Calire se transformait en tristesse. Il fermait sa main en poing et essayait à plusieurs reprises d’expliquer, mais aucun ton ne s’échappait de sa bouche. Il soupira, se reprit, et réussissait cette fois-ci : — Comme vous savez, Ryaon et moi, on habitait dans le même village qui a été attaqué par les troupes de Venon… Ce dernier avait besoin de gens utiles. Que ferait-il de moi ? Une allumette. Elle ne lui servait à rien. Quant à Ryaon, il était intelligent, et il avait un sacré talent pour le maniement d’armes. Mais il est quelqu’un de pacifique, je vous assure. Or, il devait posséder de ce don depuis sa naissance. Il se débrouillait presque mieux que les soldats qui avaient essayé de nous emmener. Venon avait remarqué son don. Et il le voulait. Il voulait faire de Ryaon un grand guerrier. Mais Ryaon refusait. Il ne voulait pas se battre pour lui. Pour notre malheur, Venon avait remarqué la profonde amitié entre lui et moi. Sa menace était court : S’il refusait, je mourrais. Ryaon avait donc accepté… Calire coupait un moment, baissait la tête. — Mais…mais je savais, je savais qu’il se détruirait lui-même en se battant contre sa croyance, contre son propre peuple. Pourtant il était obligé de le faire. Mais je ne voulais pas le vois se détruire, je ne voulais pas le voir devenir fou, je voulais le garder, alors… alors…, Calire coupa un nouvement moment, avant de lâché accompagné d’un sanglot : Je lui ai enlevé ses sentiments. « C’est tout ma faute…qu’il est si monotone, qu’il ne ressent plus rien. C’est ma faute. Et en fin de compte, il est tout de même mort. Et je ne peux pas lui redonner ses sentiments. Jamais je ne le pourrais. Et il est si improbable que cela arrivera un jour, que je reverrai ce Ryaon souriant ! Calire ne bougeait pas. Zelda éprouvait de la pitié, et en même temps de la peur. Cet homme était capable d’enlever les sentiments de quelqu’un. Et son amitié envers Ryaon l’avait poussé à le faire… Il voulait le sauver, mais il avait fini par le perdre tout de même. Et il se sentait responsable — Il regagnera ses sentiments, sûrement, le consolait Zelda sans vraiment savoir pourquoi. Certes c’était triste, mais Calire méritait tout autre chose que son soutient. Ses doigts palpaient le trou allongé sur sa poitrine. Calire ne répondit rien, alors la reine décidait à poser la dernière question : — Pourquoi répondez-vous si volontiers à mes questions ? Calire leva un peu la tête. — Parce que, j’estime que vous ne fassiez plus de bêtise. Parce que, je vous jure que je ne veux pas vous faire du mal, pour une raison très précise. Soudainement Calire s’arrêta net. Il sortit la main de sa poche avec des bouts de la montre. Zelda sentit son teint se rougir. Calire la fixait. — Vous ne savez pas ce que c’est une montre je suppose ? demanda-t-il. Gênée, Zelda secouait la tête. Calire soupira. — Une montre sert à montrer l’heure qu’il fait, expliquait-il, mais ce n’est pas grave. De toute façon elle était cassée. Je voulais m’en acheter une nouvelle. Cette réponse calmait un peu la reine. Mais maintenant, il était au tour de Calire de poser des questions : — Vous pouvez me rendre un service, reine ? demanda-t-il. — Heu…oui bien sûr, répondit Zelda perplexe. Calire laissait glisser les débris dans sa poche, puis pour l’énorme surprise de Zelda enleva sa blouse de médecin ! Ensuite il alla vers un bout de bois traînant dans la grotte qui était tombé du trou au plafond. C’était un bout de bois solide, un excellent flambeau, comme Calire trouva, puisque après l’avoir touché doucement, un feu s’alluma. Il la tenait vers Zelda qui l’accepta son poser trop de question, tellement elle était perplexe. Claire s’allongea au sol. — Brûlez-moi ce sceau du dos, ordonna-t-il. — Non, mais…mais vous êtes fou ! — Vous avez de l’eau à votre droite, ma veste avec les bons onguents. Je vous garantie que, si vous faites ce que je vous dit, rien m’arrivera. Je suis plus un esclave de Venon j’ai plus besoin de ce sceau ! — Mais…mais… ça va faire mal, bégaya Zelda. — Faites-le et puis taisez vous. Et je vous conseille de vous dépêcher, si vous ne voulez pas que le flambeau vous brûle bientôt les doigts ! Zelda hésita, elle pouvait quand même pas faire cela ! — Mais…mais…je…, voulais s’expliquer Zelda, mais Calire s’écria : — BRÛLEZ MOI CE SCEAU! JE SUIS PLUS UN ESCALVE MAIS UN HOMME LIBRE ! Choquée Zelda fit quelque part en arrière. Impossible de lui faire changer d’avis. D’une certaine manière, il avait de nouveau raison. Doucement elle approcha à contrecœur le flambeau vers le sceau de Calire… |
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