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Autres Zelda Zelda CD-I
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Parle en français stp. (07/10/2007 - 20:57) << Précédent - Sommaire - Suivant >> Chapitre 54 : Le courage du marathonienLink utilise ses mains pour s’appuyer sur ses genoux. Puis, il s’étire et lève ses yeux pour admirer tristement la voûte étoilée. Il entend alors un gémissement venant d’une tente bleue. Intrigué par ces bruits, il décide d’en avoir le cœur net. Il se dirige donc dans la tente et y pénétre. Ce qu’il vient de voir l’indigne. La victime est laissée dans un tel état que la pudeur interdit de décrire. Il s’agit d’une jeune adolescente maintenant meurtrie. Elle gémit et pleure doucement. Elle est entremêlée dans des cordes qui la gênent atrocement. Link veut instantanément la délivrer. Une voix l’interrompt. — Je te déconseillerai d’y toucher. La voix provient d’un gars humain. Il porte des simples habits sans armure lourde, ni légère, ni cotte de mailles, en somme sans protection particulière. En revanche, il tient une lance rouge qui est le signe que ce gars a un statut particulier au sein de l’armée. Link apprendra plus tard que la couleur de la lance confère à cet humain une protection. Quiconque met la main sur lui sera puni. Son visage est longiligne et se veut aimable et poli. Il continue : — Niséro a horreur qu’on vienne en aide à ses victimes personnelles. Le kokiri regarde d’abord la fille avant de se faire confirmer par son interlocuteur. Celui-ci continue : — De toute façon, pour emmerder ceux qui ont osé aider ses victimes, Niséro fera torturer un groupe de vingt personnes triées au hasard. Alors, que choisis-tu ? De sacrifier un groupe pour cette fille ou de la sacrifier pour en sauver d’autres ? Link se rend compte de la situation extrêmement inextricable de son statut d’héros. Il voudrait sauver cette fille mais ne peut pas se résoudre à abandonner les autres. D’ailleurs, il sait qu’il ne pourra rien faire s’il doit affronter une grosse meute de mercenaires pour délivrer une vingtaine d’éventuelles victimes. L’humain se présente : — Je me nomme Longinus. J’ai été mandaté par Niséro de te surveiller et de t’empêcher si besoin est de t’échapper. », et d’attendre un court moment sans réaction particulière de Link : « Entre nous, j’avais pour habitude de déserter des autres armées quand je sentais que leur chute surviendrait ou lorsque j’en avais besoin. Une anecdote : dans une armée de mercenaires, un chef de la guerre, dont j’ai oublié le nom, a libéré plusieurs personnes alors que habituellement il était vicieux. Vicieux, il l’était ! Il a libéré des victimes atteintes de choléra et les avait envoyées à la mort. Curieuse libération ! Link ne dit rien. — Enfin… Je ne suis en aucune façon lié à Niséro… Je suis indépendant moi ! Je te propose de te laisser t’échapper. Tu pourras partir du camp sans que j’en avertisse Niséro. Mais j’exige une compensation… J’aimerais avoir ton bouclier et ton épée. Longinus sourit. Link s’interroge. Oui, cela pourrait être intéressant. La perspective de m’enfuir et de ne plus être enchaîné à cet ignoble Niséro m’enchante. Mais qui me dit qu’il ne fera pas me rechercher ? Dans ce cas, ma recherche de la cité royale deviendrait plus difficile. Mieux vaut attendre et accompagner Niséro vers la cité même si ce sera dur à supporter les cris des malheureux. Le Héros du Temps préfère décliner l’invitation de Longinus qui soupire. Cependant, Longinus lui répète qu’il pourra s’échapper quand il le voudra. Un brouhaha force comme un nuage au milieu du camp. Link et son surveillant sortent. Ils remarquent un groupe de soldats agrippant un hylien. En s’approchant, ils aperçoivent mieux la silhouette et le visage. Le kokiri trouve que cet homme ressemble étrangement au marathonien errant sur la plaine d’Hyrule. Serait-ce un ancêtre du marathonien errant ? Des mercenaires agrippant et molestant un peu le malheureux l’emmènent au petit temple. Niséro et son bras droit en sortent. Le commandant des mercenaires porte une coupe de vin. Il exige des explications. Un sbire s’exclame : — On l’a entrevu en train de détaler comme du lièvre ! — Il a essayé de délivrer une femme et un enfant ! — Mais il est si con d’essayer de délivrer cette femme derrière quelques barreaux de bois ! Ha ! Ha ! Ha ! — Rapide mais analphabète comme une cervelle rouillée ! Un autre brouhaha s’approche également comme une poussière qui s’envole. On voit une femme aux couettes brunes et un enfant qui doit être son fils. Le visage de la femme a quelques bleus. Elle passe au milieu des malandrins, serrant la main du fils au regard silencieux. Elle veut se montrer digne. Link lui trouve en effet un air digne, semblable à celui de la princesse Zelda. Il l’admire. Le « marathonien » s’inquiéte rapidement pour sa famille. Voyant son inquiétude, on ricane bruyamment. Niséro sourit férocement et se met devant le marathonien. Il prend la parole : — Tu désires délivrer ta femelle et ton fils ? Le marathonien bouge bruyamment la tête. — Très bien ! Mais il faudra que tu t’en montres digne. L’assemblée autour de Niséro, de la petite famille et de Link comprend. Les mercenaires lancent un vivat. Le bruit se propage et on abandonne jeux, victimes pour se presser autour de Niséro. Celui-ci claque des doigts dans un bruit particulier. Quelques malandrins s’écartent alors pour laisser place à un imposant Goron barbu violet. Ses regards sont vicieux et méchants. Il fait un large sourire. Il se frotte les grosses mains. — Tu vois ce gros ? Il sera ton adversaire dans une course. Tu devras le battre. Ainsi, ta feumelle et ton filiou seront libérées, tout comme tu auras la vie sauve. Le pauvre marathonien hésite avant de prendre la parole : « Qu’est-ce qui me prouve que vous tiendrez parole ? » Les narines de Niséro frémissent furieusement : — Tu me prends pour qui ?! Je n’ai jamais l’habitude de parjurer ! Ne m’énerve pas avant que je ne change d’avis ! Le prisonnier accepte. Un gros tonnerre de cris fuse. Des paris commencent à s’engager. Des cris : « Je parie sur ce Goron ! », « 20 rubis en or sur le maigrelet ! », « Dépêchez-vous ou la course va commencer ! » Au train où les paris courent comme une traînée de poudre, on comprend qu’on mise énormément sur le goron. On comprend qu’en cas de victoire du « maigrelet », la colère des perdants sera abominable. Link compte sur le charisme et la puissance de Niséro pour calmer les perdants éventuels. La course aura lieu en dehors du camp, ou plutôt autour du camp et dont l’arrivée se fera au pied de l’entrée du temple. Les mercenaires se massent au seuil des murs fictifs du camp et on prend le soin d’aménager l’arrivée en écartant spectateurs. Niséro grimpe sur le toit du temple en compagnie de la femme, du garçon, de Warguere et bien sûr de Link. Seul Longinus reste en bas, sans se soucier de la compétition qui va suivre. Le départ est indiqué au pied du temple. L’arrivée sera également au pied du temple. Interdiction est faite aux soldats de gêner sous peine d’effroyables tortures. Le marathonien a l’air frêle face au gros torse du goron violet. Un silence s’installe. Le cri du roux donne le départ. Le maigrelet s’élance alors rapidement. Le goron fait des petits échauffements, puis se met en boule. Des épines commencent à sortir. Le goron violet roule alors très vite. Si Link pense qu’il arriverait difficilement à négocier le virage, il se trompe. Le goron négocie parfaitement le virage à l’angle mort. Et il va drôlement vite ! Mais son adversaire ne se débrouille pas mal. Il court certes maladroitement mais on a l’impression qu’il fait corps avec l’air et la terre. On est émerveillé par la souplesse de sa vitesse. Rien à voir avec les marathoniens masqués et guerriers qui ont trucidé la fille du village de Hærf. Les coups de gueule des parieurs envers le goron s’installent au fur et à mesure que le marathonien prend de plus en plus de distance avec son adversaire. Niséro siffle. Warguere persiste dans son mutisme. La femme et son fils restent silencieux. L’elfe aux habits verts note pourtant de la résignation dans les yeux de la femme aux couettes. Sait-elle que son mari courra à la mort ? Link espère que non. Niséro l’a promis. On observe aussi un net ralentissement au dernier virage. Où le marathonien en veut venir ? Sent-il que son adversaire est plus fort que lui ? En effet, ce goron réduit de plus en plus la distance dans un accès de colère. Parvenu à l’angle du virage, le marathonien feint de glisser sans tomber. Le goron dans un accès de meurtre se précipite tout droit vers le maigrelet. Le marathonien file soudain sous les exclamations bruyantes. Très surpris, le goron freine inévitablement et instinctivement pour ne pas à avoir le laisser filer. Il freine mal et glisse sur les spectateurs. Le marathonien lance ses bras en signe de victoire. Mais l’autre ne démord pas et repart à l’assaut. Très humilié par sa défaite, il court vers le marathonien sans que le barbu roux ne songe à l’arrêter. Mieux, il boit une pinte de vin. Le pauvre homme regarde, pâli, le monstre arriver sur lui. Le goron violet écrase son adversaire contre un mur du temple. Mort instantané dont le sang éclate sur le mur. Niséro rigole bruyamment en l’air. Il déclare : — Le nigaud !!! J’avais promis la vie à celui-ci et à sa famille ! Mais… Mon fidèle goron s’est laissé à l’instinct animal ! Ha ! Ha ! Ha ! Le sale hypocrite !, pense Link. Il commence à éprouver un sentiment qu’on appelle de la petite haine. Niséro lâche la coupe par terre tandis ceux qui ont misé sur le goron violet argumentent que la mort du vainqueur annule les paris. Chacun trouve son compte dans l’annulation des paris. Quant à la femme et à son fils, elle baisse la tête. Le fils ne dit rien, il se contente d’être silencieux et indifférent aux bruits qui l’entourent. Niséro continue : — Bon. C’est pas tout. Ce nigaud a perdu. Qu’on mette donc dans mon lit cette femme. L’enfant servira de souffre-douleur. Soudain, le bras droit du chef roux intervient : — Pourquoi ces décisions ? Libérons plutôt la femme et son fils. La femme pour survivre deviendra une prostituée et son fils un futur délinquant. Niséro regarde silencieux puis rigole : « Que tu es formidable ! Oui ça me plait bien ! Leur vie, au lieu d’être raccourci, deviendra un enfer ! » D’un signe, Il ordonne de libérer et de les emmener loin du camp, à l’ouest du futur Lac Hylia. Chacun sait qu’on ne doit jamais discuter les décisions de Niséro. On connaît ses colères terribles. Link se méprend sur Warguere : il n’a pas influencé Niséro pour sauver la vie des prisonniers mais pour prouver aux mercenaires qu’il sait influencer efficacement le barbu roux. Et il est très jaloux et haineux secrètement envers son chef. On commence à descendre du toit. La femme et l’enfant sont emmenés ailleurs sans provision, ni argent. Link s’écarte un peu du camp pour dormir amèrement. Longinus le suit bien évidemment. Link commence à desespèrer du monde d’Hyrule qui l’entoure. |
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