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Autres Zelda Zelda CD-I
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Parle en français stp. (07/10/2007 - 20:57) << Précédent - Sommaire - Suivant >> Chapitre 53 : Le camp de NiséroLa lune éclaire toujours le groupe des chevaucheurs. Elle éclaire les visages sereins et le visage tourmenté par les questions, celui de Link. Que me veut-il ? Pourquoi tient-il à ce que je l’accompagne ? N’est-ce pas le même piège que celui de Michivélis lors de la bataille ? J’ai remplacé la pauvre aubergiste. Je pense donc m’en acquitter chez Niséro. L’océan de la forêt finit pour plonger dans un camp dressé par Niséro. Et quel camp ! Un amas de tentes mélangés, sans ordre. Pas de palissades comme au camp de Niséro. Quelle confiance ! Apparemment, les mercenaires ne craignent pas une attaque. Ils jouent sur leur audace, leur cruauté et sur la peur des habitants face au courroux de Niséro. Au milieu du camp, une bâtisse en marbre blanc est esseulée parmi les tentes. Link a l’impression d’avoir déjà vu l’endroit. Il met du temps avant de comprendre qu’il s’agit du Lac Hylia qui n’est pas encore inondé. La bâtisse en question est un petit temple construit par des villages alentour. Il constitue donc un point de ralliement des villageois. Niséro l’a très bien compris : il avait ordonné de dresser un camp afin… de piller les villages environnants. Link commence à pénétrer au camp. Et ce qu’il voit le révulse. Des prisonniers sont enchaînés par des cordes en fer et portant une clochette comme des moutons. Des peuples de victimes et de bourreaux sont toutes représentés : Hyliens, Humains, Gorons, Zoras. Il ne manque que des Seikahs qui sont restés fidèles au roi, et des Gerudos occupées ailleurs. Des scènes de cruauté sont attestées par-ci, par là. Un goron s’asseoit sur un humain à quatre pattes. On le menaçait de mort s’il se posait à plein ventre pour souffler. On avait dressé des gibets pour pendre des malheureuses victimes. On entend des cris et des insultes vulgaires. On entend plus de cris féminins que de masculins. Il y a des bagarres quelque part pour des questions d’argent ou de butin. Link voit encore un zora se faire brûler par les pieds : ne dit-on pas que des poissons craignent la chaleur ? On porte des chopines de bière chaude à Niséro et à ses compagnons. On souhaite vulgairement la bienvenue à Link. Ils s’approchent enfin du petit temple. Ce temple sera détruit afin d’aménager un temple aquatique taillé sur mesure pour les Zoras. En effet, la parcelle de terre du futur Lac Hylia sera rétrocédée aux Zoras par une future reine. Les Zoras feront ensuite des travaux pour faire de l’endroit une zone purificatrice et religieuse. Pour cela, ils creuseront un fleuve venant de l’au-delà des chaines non loin du désert. Devant la porte du temple, un petit personnage attend, les poings serrés sur ses flancs. Il est plus petit que la plupart des gens qui foisonnent au camp. Il porte des cheveux courts mais touffus, et des moustaches épaisses tombant lourdement jusqu’au coin des lèvres. Des sourcils épais également ornent le visage du petit bonhomme. Il porte des vêtements mi-militaires, mi-bourgeois dans une ambiance de deuil. Il a des oreilles hyliennes. Niséro descend du cheval et invite Link à s’approcher. Il lui présente Warguere. Il ajoute : — C’était l’un des grands nobles de la cour du roi. Je suis fier de l’avoir à mon service. Il est mon bras droit. Derrière le sourire du roux, le regard de Warguere se fait plus sombre. Le regard est celui d’un haineux. Lorsque Niséro se tourne vers son bras droit, Warguere détendit ses yeux. Cela n’a pas échappé à Link. Il se remmémore des renseignements de Sagatt sur la fonction et la hiérarchie des nobles à la cour et ailleurs. Sagatt lui dit notamment qu’il arrive à certains nobles de haïr les autres personnes parce qu’ils ne supportassent pas d’être sous les ordres d’une personne inférieure sur le plan juridique. Il y eut même des disputes. Souvent, de rares nobles très bourrus de leurs prérogatives se plaignaient au roi du traitement à leur égard. Le roi les rabrouait ce qui donnait lieu aux récriminations inutiles des nobles. Et Link se retrouve devant l’un des nobles. Est-ce que c’est le même cas à cette période ? Il ne le sait pas. Il pénétre dans le temple sur invitation de Niséro. L’unique salle du temple pavée de murs verdâtres sans décor. Un autel semblable à celui du Temple du Temps est également présent. Mais, Niséro avait souillé le temple en faisant aménager une sorte de chambre. En effet, il y a un lit mobile, une petite table, un tabouret confortable et… une cuvette à excréments. A en juger par la place du lit, Link pense que ce temple n’est réservé qu’au commandant des mercenaires. Logiquement, Warguere doit loger non loin du temple dans une tente. Le mercenaire roux s’allonge sur son lit et apporte un conseil : — Prends des forces parce que demain, on doit lever le camp pour aller à la cité du roitelet. Et… inutile de t’échapper ou je serais très cruel envers mes prisonniers. Le cœur de Link bondit à l’évocation de la cité royale mais il eut le visage tourmenté lorsque Niséro avait menacé de s’en prendre à ses prisonniers si l’envie prend au héros de prendre le large. Il réfléchit comment s’en débarasser quand il aura des informations sur le trône royal. Il sort du temple sur injonction de Niséro qui y reste avec son bras droit. Link ne sait pas où aller. Navi lui manque tellement ! Nul dout qu’elle aurait frémi à la vue des souffrances des victimes. Link aussi d’ailleurs. Il patauge dans le camp quelque temps avant d’être interpellé par un quatuor : — Hé ! Le puceau ! Viens ici ! Le bruit avait couru très vite parmi les mercenaires, pense Link. Il hésite mais les mines enjouées l’incitent à s’approcher prudemment. Il prend place sur un petit siège poussé par l’un des quatre mercenaires. Un mercenaire qui l’avait interpellé demande : — Il paraît que tu es le nouveau chouchou de Niséro ? Link opine prudemment. Des rires et des clins d’œil fusent. Un soldat aux courtes oreilles s’amuse à lancer des dés. Un dé porte des couleurs différentes sur chaque face. Se méprenant sur les interrogations de Link, ce soldat explique : — Ces couleurs sont des codes. Elles correspondent à des situations amusantes… — Oui, approuve l’autre. — Et d’ailleurs ces situations sont nos prisonniers et prisonnières…, renchérit un hylien. — Tu vois cette face bleue ? Elle correspond à découper une main. Une verte, pour fouetter jusqu’au sang… Link pâlit de honte de côtoyer ces monstres. L’autre continue : — En quelque sorte, nous sommes exonérés de toute reproche puisque c’est le destin qui décide. Donc, le jaune, la torture d’une femelle… Et le rouge… Link, en entendant assez, se levant et s’échappe parmi les tentes pourchassés par les rires du quatuor. Parvenant un peu loin des bourreaux, il souffle un peu en pensant : mais dans quelle situation suis-je embarqué ainsi ?
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