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Chapitre 36 : Le visage du seigneur du malin

L’astre solaire en train de dormir, Sagatt retrouve ses amis sur la plage au moment où d’autres pêcheurs viennent de rentrer. Non, ils refusent de prêter des barques au groupe. Nouvelle déception et début d’agacement de la part de Sagatt. Cependant, un pêcheur leur dit que quelqu’un qui rentrera à minuit pourrait leur laisser volontiers sa petite barque. Rafæli conseille au groupe d’attendre ce pêcheur en pressentant la réussite de la demande. Veroga prend part au débat en conseillant de patienter jusqu’à l’heure indiquée puis de se coucher afin de reprendre des forces le lendemain. Tout le monde accepte.

Link regarde la forme maléfique de l’œil. Je me demande s’il est vraiment prêt à brûler l’iceberg géant. Si c’est le cas, l’œil devait être pris de haine pour vouloir noyer Hyrule sous les eaux ! Il est même possible que Ganondorf soit à l’instigation de l’œil, moyen le plus sûr de faire payer aux autres sa captivité dans une prison spirituelle. Mais si ce seigneur du désert a vraiment crée l’œil, comment diable peut-il le faire depuis sa prison ? Ce qui signifie que ses pouvoirs, loin de s’affaiblir, ont augmenté ! Link frémit un peu.

Le ciel s’enténèbre d’une couleur bleue. Veroga perçoit des mouvements à l’horizon du sol des océans. Elle crie aux autres qu’une barque s’approche. Sagatt prie intérieurement que ce foutu pêcheur accepte de leur prêter son bateau. Quelques moments après, l’homme moustachu consent à leur prêter son navire moyennant des rubis de compensation au cas où son navire serait noyé à jamais. Apparemment, il se soucie peu de la vie des passagers !

Sagatt et Link tirent le navire sur le sable sous les encouragements de la fée. Allez ! Allez ! Du nerf ! crie-t-elle. Sagatt regrette de ne pas être une fée : cela lui épargnerait bien des efforts ! Puis les garçons soufflent tandis que Veroga allume des fagots de feu. Rafæli a apporté des victuailles préparées par sa compagne Nuténa. Quelques minutes suffisent aux estomacs d’accueillir avec joie les victimes. Il est temps de s’endormir.

Mais toutes les personnes ne sont pas encore endormies au bout d’une heure de sommeil : Veroga et Link. Plongé dans des réflexions et d’angoisse, Link n’arrive pas à dormir. Son visage se tourne vers la couche de Veroga installée en face de lui. La fille est assise, la couverture posée sur ses genoux. Elle tient un médaillon jaune sur lequel on peut observer trois fragments formant la Triforce. Veroga regarde intensément son médaillon d’un air triste. Elle soupire et s’allonge. Link décide de s’assoupir afin d’oublier ses soucis. Mais Sagatt a aussi observé le manège de Veroga. Il a foncé ses sourcils imberbes.

Le marchand de sables est enfin venu faucher Link, Sagatt et Veroga. On dort paisiblement.

Et pourtant après plusieurs heures de nuages de sables dispersés par le marchand, les oreilles elfes de Link perçoivent aisément les bruits venant de la mer. Perplexe, le héros décide de se lever tout en prenant garde de ne pas réveiller les autres. Je ne me trompe pas ! Le bruit provient bel et bien du fond de l’océan froid ! Intrigué, Link touche les vagues en marchant. Sans regarder, il se fie aux bruits, portant les pas au rythme des bruits. Ces bruits sont inconnaissables ! Je n’avais jamais entendu ces bruits ! Il continue avant de se rendre chose d’un curieux mouvement : il marche sur l’eau ! Très surpris par cette magie dont seules les bottes de l’air pouvaient produire, le jeune kokiri décide toutefois de suivre la mélodie des bruits. Ces bruits l’attirent, l’attirent, l’attirent…

Soudain, il tombe subitement sans être mouillé !

Link hurle en tombant au plus profond de la mer. La couleur de cette mer prend des allures inquiétantes. Elle devient noire, très noire, situation qui aurait dû être normal vu la nuit qui était tombée depuis belle lurette. Mais Link sait que cette couleur n’est pas naturelle. Finalement, tombant toujours, le visage tourné vers les profondeurs noires. Petit à petit, flottant toujours vers le bas sans arrêt, il discerne certaines formes.

Il croit reconnaître les contours du menton, des oreilles humaines. Enfin, il embrasse le visage noir… Frappé par un détail curieux, il se demande d’où il avait déjà vu ce visage. Ce n’est pas tout ! La bouche du visage, les creux du nez, les yeux et tout autour de la face portent des flammes noires. Son nez est pointu. Link comprend.

Ganondorf ! Le visage du seigneur du désert, le seigneur du malin !

Le visage est si énorme qu’il pourrait facilement avaler le pâle corps de Link. Les bruits proviennent en question de la face sombre de Ganondorf. Le visage est collé sur de la terre des fonds marines. Un bruit se fait sentir :

— Ha ! Ha ! Ha ! Tu me reconnais ?

Partagé entre la fuite et la curiosité, Link reste silencieux un instant, attendant on ne sait pourquoi…

— Engendré par le désert, puissant parmi les puissants, assis à la droite du misérable roi d’Hyrule…, continue la voix rocailleuse.

Link avale sa salive. Puis un énorme cri fuse :

— Je suis le seigneur du malin ! Le détenteur du fragment de la force ! On m’appelle Ganon !!!

La bouche crache des boules de flamme en criant. Même ses yeux crachent !

— Alors ?! Tu me reconnais ?! Je suis le meurtre, le désespoir, la douleur d’Hyrule !

Link flotte toujours lentement en bas tandis que des petites boules de flammèches sont rejetés par des feux postés autour de l’hideux visage noir. Le Héros du temps essaie de se protéger de la fureur des flammes mais il est étonné de constater que des boules traversent son corps pour finir en haut. Un triangle brille lentement sur le front de Ganondorf qui beugle toujours :

— J’aurai ton fragment et celui de la princesse !!! Je vous étriperai !!!

Link a une pensée : non ! Je refuse de me laisser entraîner par Ganondorf ! Je veux repartir ! Ne plus entendre ces paroles ! Comme si ses pensées ont exaucé son vœu, le corps du kokiri remonte… Il remonte de plus en plus vite. Link entend les gros ricanements. Juste avant d’être en l’air, Link croit avoir aperçu une chose curieuse envers le visage géant.

Derrière le visage, quelques formes de faces hideuses. On aurait cru voir le visage d’un bélier ou une face encore plus hideuse et ses plusieurs dents très pointues. De longues cornes ou plusieurs cornes couronnent le visage. Les formes du visage sont animales et squelettiques, les yeux sont très rondes et brillent effroyablement. Dernier détail inquiétant : encore derrière ce visage animal, un œil unique… et rouge…

Au lieu de remonter en l’air, Link est tombé dans les ténèbres noires. Le noir l’enveloppe…

Secoué par des mains de géant, Link se réveille brutalement. Il regarde le visage ricanant de Sagatt. Il se soulève lentement. Il reçoit les injonctions de Veroga de se presser car l’aube est venue. Link secoue sa tête et se lève finalement. Navi lui fait remarquer qu’il avait fait encore un cauchemar comme dans le château de Zelda.

Rafæli, sans mot dire, pousse aisément la barque vers l’océan. Ce que Link et Sagatt avaient bougé difficilement le navire, Rafæli le fait avec brio et doigté. Tout le monde tombe sur la barque. On lève les toiles. Le bateau fait mouvement vers l’iceberg sous le regard immobile de l’œil gigantesque. Pressé par Navi, Link raconte son cauchemar. Sagatt reste perplexe pendant que Veroga déclare que Ganondorf est bien le créateur de l’œil sans expliquer comment l’ennemi avait utilisé sa magie de création de l’œil.

La barque vogue…

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