![]() | ||
---|---|---|
Autres Zelda Zelda CD-I
|
Parle en français stp. (07/10/2007 - 20:57) << Précédent - Sommaire - Suivant >> Chapitre 31 : La grand-mèreDes heures de longue marche quand il le faut. Il le faut… Ainsi pense Link qui est en train de suivre les pas de Veroga, adoratrice du dieu Molierus. Cette femme semble très bien connaître le chemin à travers plaines, rochers, sentiers tortueuses, forêts, tout ce qu’il faut dans la campagne à la fois accueillante et hostile. Cependant, elle a choisi un chemin plus long qu’à l’ordinaire afin de ne pas être repéré par les prêtres. Au lieu de suivre le fleuve, on choisit de parcourir une plaine de hautes herbes de la taille d’un kokiri, puis de franchir une forêt semblable à celui chez Link, agréable en prime, enfin des collines qui doivent mener jusqu’à la bâtisse de grand-mère, la femme qui avait connu les prédécesseurs des prêtres des déesses et qui semble en savoir plus sur tout ce qui a pour trait les « légendes »… Ils arrivent finalement au seuil de la maison de la grande mère de Veroga. Elle est bâtie en pierres sèches et en bois dur qui forme le tout. On évoquerait plus une maison de pasteur de brebis plutôt qu’une maison accueillant une famille heureuse. L’impression des habitants d’Hyrule est confirmée lorsqu’ils pénètrent dans la maison. Les pierres des murs sont assemblés maladroitement et sans ordre apparent, laissant entrevoir un gros bloc en compagnie de pierres de la taille d’une brique ou encore même d’un minable galet de plage… Malgré cette disposition digne d’un maçon de seconde zone, le groupe ressent une impression de renfermé par le fait qu’aucun trou par où le soleil massacrerait la salle n’est entrevu, à part la porte bien entendu. Donc, aucune fenêtre. Si autre ouverture on veut, on pourrait compter une cheminée simple avec un chaudron en cuivre. En face de la porte, un lit simple, couverture blanche et oreiller en prime, soutient une vieille dame. Cette vieille dame porte une petite taille dévolue aux nains, eu égard à son âge qui sectionne cruellement les os en les mordant patiemment au fil des ans. Son visage est rond et ridé, ses yeux sont bridés (ce qui pourrait s’expliquer par le nombre d’heures à passer à faire de la lecture). Sa chevelure vire au blanc et qui porte une boule de neige derrière son crâne. Cette « boule de neige » est attachée par une mince corde dont on discerne à peine. Son corps est petit mais vigoureux pour son âge et cependant, on perçoit la faiblesse de ce corps laissant croire que l’heure noire viendrait à l’instant. Elle toussote avant de reprendre une bonne allure : — Tiens Vergra ! Tu es de retour depuis longtemps, on dirait… La voix de la grand-mère est ferme sans dissimuler les difficultés de son élocution. Veroga, la petite-fille, avance dans une allure qui se veut ferme mais qui trahit néanmoins l’inquiétude de la féline rouge. Elle pose sa main sur le front de la vieille qui l’écarte aussitôt en souriant. Veroga lui répond : — On avait des ennuis… Gran-ma… En fait, nous avions découvert l’intrigue sombre des prêtres de qui tu sais… « Gran-ma » rit rapidement, puis demande à entendre un récit depuis le départ de sa descendante. Sa descendante obéit sans discussion. Après quelques heures de récit, Gran-ma hoche la tête puis demande au géant d’allumer la cheminée car la nuit vient, enfin, d’être tombée comme le couperet. — Je voulais utiliser mon don de la double vue mais j’ai préféré m’absenter par précaution. Et puis, je savais Veroga en votre compagnie depuis l’épisode des bois des mojos… », assure Gran-ma avant de poursuivre : « Ca me rappelle de bons souvenirs en écoutant des histoires à côté d’une cheminée lorsque je n’étais encore qu’une frêle fille !… ». Un silence retombe puis : « Vergra. Je sais que tu veux à tout prix me guérir et je t’avais donné des conseils pour ça… Mais je voulais aussi te lancer dans l’aventure avec Link car tu dois contrecarrer le dessein des prêtres !… De même que tu dois aider Link à résoudre les problèmes de son monde !… » Veroga acquiesce. — J’avais tout de suite soupçonné les vils desseins sans en connaître leur teneur à partir de ma retraite depuis la disparition de mes amis, les anciens prêtres. Si j’étais jeune, j’aurais découvert depuis longtemps les buts de ces pseudo prêtres mais… (Gran-ma fait un sourire triste) Mes pouvoirs se font faibles… Cependant, il existe vraiment un trésor bien plus incomparable encore que la Triforce elle-même dans le Saint-Royaume !… Que les prêtres recherchent activement et en secret !… Les compagnons d’armes se demandent avec étonnement comment ce trésor peut être plus convoité que la Triforce. Ils n’avaient jusque là jamais entendu parler de trésor supérieur en pouvoir et en convoitise que les fragments de la Triforce. C’est pourquoi la grande oreille, la petite oreille féminine, l’oreille humain et l’oreille de fée tendent leurs bras, scrutant la suite des paroles de Gran-ma comme on scruterait avidement sans perdre goutte les paroles sacrées d’un dieu ! — Mais je suis bien incapable de savoir quels pouvoirs renferme le trésor lui-même !… Gros soupir de déception. — Ce sont mes amis qui m’avaient révélé la légende du trésor sans pour autant me dévoiler ses secrets… Je les comprends. Cependant, ils voulurent bien me révéler des endroits par lesquels il faut passer jusqu’au trésor !… Puis la vieille dame demande à Veroga d’aller chercher un objet insolite derrière la maison parmi les excréments de chèvre et les brindilles d’orties. Veroga sort sans comprendre. On attend un moment. La femme revient rapidement avec une boule rouge de la taille d’un ballon qui luit brillement à la lueur des flammes de la cheminée. — Vergra… Cette boule est la clé d’entrée… du Saint-Temple des déesses qui posséderait là-dedans le trésor… Les anciens prêtres me la confièrent, la jugeant plus sure d’être chez moi que dans un temple gardé. Ainsi ce temple est vide de cette boule au cas où un intrus y parviendrait… Les autres boules, verte et bleue, se trouvent à la grotte mystérieuse et à la Tour verte. Je suppose que c’est ce trésor qui attire les viles convoitises de Ganondorf et les autres méchants… Link se dit que le moment de résoudre les problèmes en allant simplement à ces deux endroits est enfin arrivé. Que tout cela est si rapide ! On y est parvenus au royaume sacré grâce à Zelda !… Les yeux de Link luisent d’espoir. Je m’imagine très bien au Saint-Temple combattant les dangers !… La grand-mère qui avait lu les yeux de Link dit encore : — Mais ne vous trompez pas !… Les prêtres qui doivent avoir eu vent de votre disparition vont tout faire pour vous rechercher. Vous ne connaissez rien de notre pays… Et même Veroga ne connaît pas le chemin de la Tour !… Elle ne connaît que celle de la grotte !… Je vous conseille donc de mettre la boule à l’abri à Hyrule le temps que les recherches s’essoufflent… — Mais vous avez oublié l’œil géant !…, s’exclame Link. — Je ne l’ignore pas… Mais je sais que l’œil n’ira pas jusqu’à plonger Hyrule dans les ténèbres tout de suite. Car je suis persuadée intuitivement qu’elle ne grossit que pour vous effrayer !… Celui qui commande l’œil ou l’œil lui-même doivent vraiment avoir besoin de vous pour ne pas mettre leurs menaces à exécution. Cependant… J’avoue que si vous traînez un peu, la menace ne tardera pas à être terrible !… Comme la chanson de Zelda vous aidera, vous pourriez mettre à profit le temps qui vous reste puisque le voyage entre nos mondes ne coûte qu’un temps ridicule !… Link trouve ce conseil intéressant. Les autres semblent être de son avis. Gran-ma, ou la grand-mère, demande à Veroga et ses amis de retourner sur-le-champ à Hyrule. Pour toute réponse, Veroga pose un baiser sur le front de sa grande mère. Tu m’as donné courage et espoir, Gran-ma !…, pense Veroga en regardant la mine ridée de la vieille dame. Puis elle suit les autres déjà dehors dans un amas de ciel étoilée. Lorsqu’ils sont de retour à Hyrule, Link et la reine Zelda oublient les mélodies de la chanson qui doit ouvrir le chemin vers le Saint-Royaume. Et ils se demandent pourquoi et comment…
|
|