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Autres Zelda Zelda CD-I
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Parle en français stp. (07/10/2007 - 20:57) << Précédent - Sommaire - Suivant >> Chapitre 24 : Les MojosUn mojo touffu de feuilles rousses vient remplacer un autre préposé à la garde du village. Non, village n’est pas un terme qui me convient… c’est plutôt une ville. Pff ! Il regarde autour de lui dans l’espoir de scruter un quelconque événement, parce que quand il voit que tout n’est que forêt, ça le déprime un peu. Et encore, seul la « ville » paraît en animation. Forêt, ville, forêt, ville… Non, ce n’est pas marrant tous les jours. Il aimerait bien voyager ailleurs comme les marchands mojos le font. Parfois, le tour de garde est pénible car en cas de pluie, il aura des feuilles mouillées, après l’événement météorologique, il lui faudra toujours rentrer pour se débarrasser des flaques d’eau comme un chien. Il soupire et il est près de somnoler lorsqu’il remarque quelque chose à l’horizon. Enfin ! Hum… Je vois…trois pestes mojos qui ont probablement fait office d’éclaireurs. Et puis qui d’autre ?… Un nabot vert… Un nabot rouge… Et… un nabot blanc… Heu… non celui-ci n’est pas un nabot et il est bien plus grand que les autres ! Impossible ! Seul, notre roi est bien plus grand que nous et même que les marchands ! Le mojo, qui vient d’observer Link, Veroga et Sagatt, ignore que la taille de Sagatt n’est pas rare dans le monde d’Hyrule. Il est en train de tirer le battant de la porte de bois. « Avancez ! Avancez ! Vous êtes sourds ou quoi ?? » C’est par ces mots que les compagnons et une fée entendent ces aimables cris. Ils avaient avancé plus loin dans les bois après avoir vaincu le fantôme de Ganon. Veroga leur avait conseillé de se laisser prendre en flagrant délit et de se laisser capturer par des Mojos à l’approche du royaume. Les garçons avaient trouvé bonne son idée. Ainsi, lorsqu’ils eurent rencontré des soldats mojos, Sagatt fit mine de prendre un air de dépit. Les héros suivirent les mojos ou plutôt se firent escorter. Sans l’idée de Veroga, ils n’auraient jamais retrouvé le royaume. Les compagnons d’armes, escortés par des mojos, pénètrent dans le village du roi des Mojos. Link constate soudain qu’il n’y a pas de lucioles en ce village, ni à l’alentour. Serait-ce que l’arbre Mojo attirerait ces lucioles ? Il décide de ne pas se laisser tomber dans les sables mouvants de la réflexion et de continuer à suivre les soldats déjà cernés par tout le village. — Ha ! Ha ! Ha ! Nous avons capturé les intrus !, crie fièrement un éclaireur tout en se pavanant, la lance sur l’épaule. « Drôle de pays où ils portent des lances alors que les noix mojos feraient bien l’affaire. », pense Veroga. « J’espère que le roi Mojo nous recevra. Plus tôt on saura sur le cristal, mieux ce sera », s’interroge Link. « Si cela ne tient qu’à moi, j’irais casser la gueule de ce con qui me colle aux fesses avec son bâton de vieillard ! », s’irrite secrètement Sagatt. Link observe attentivement comme à l’accoutumée le village qui se profile devant lui. Devant lui s’élève une sorte d’allée en bois, dont les planches déposées un par un horizontalement continuent jusqu’à une imposante bâtisse en bois également. Au cours de l’allée en bois, des maisons formées en œuf bâties à coup de bois tendre et solide venu des arbres dont on ne connaît pas le nom. Curieusement, les entrées des maisons comportent toujours une porte ouverte et deux petites fenêtres. On se fait ainsi une idée du visage des maisons en bois qui ressemble indiscutablement à une tête de peste mojo. D’ailleurs sur le toit de ces maisons, on retrouve un petit bouquet de fleurs de palmiers. Sur le sol de tout le village est posé plusieurs feuillages verts. On dirait de vrais tapis ! De la sorte que la couleur du village est vert et marron. Link et ses amis marchent cependant jusqu’à ladite bâtisse en bois. Bien qu’elle soit plus énorme que la plupart des maisons-œufs, elle est bâtie sur le même modèle que ces maisons : mêmes fenêtres, même porte, même bouquet sur le toit avec toutefois une sorte de fleur carnivore. Ils y pénètrent et tombent sur une grande salle garnie de tabourets verts ainsi qu’un « autel » sur lequel est assis un mojo géant. Ce mojo géant n’en est vraiment pas un. Car sur sa tête, on retrouve une coiffure de paon. Il porte un vieux bâton dont on jurerait qu’il allait se craquer comme si des termites l’ont déjà bouffé sans que son possesseur s’en aperçoive. Il porte sur les quatre amis un regard qui se veut à la fois sévère et magnanime. Un regard de roi en somme ! Près de lui, des petits mojos feuillus de rouge. Le roi agite : — J’apprends à l’instant que vous êtes venus farfouiller dans nos affaires publiques. Cela mérite un châtiment ! — Majesté. Avec le respect qu’on vous doit, on ne connaît pas les raisons pour lesquelles on a été arrêté. Et de quel châtiment voulez-vous dire ?, avance respectueusement Veroga du Saint-Royaume. Le roi est un peu embarrassé de la tournure mais réplique : — Il n’y avait jamais d’étrangers dans notre royaume et il n’y en aura jamais ! Donc il est juste que vous recevrez un châtiment approprié ! Les compagnons et la fée sont un peu abasourdis : on se fait arrêter juste parce qu’on approche du royaume sans mauvaise intention. Justement, on avait du faire semblant d’être des espions, s’ironise Sagatt. Mais quelque chose ne colle pas avec leur mise aux arrêts. C’est pourquoi Veroga demande encore : — Si telle est votre volonté, sire, soit. Mais si vous pouvez nous accorder un peu plus les raisons de notre arrêt, nous connaîtrons alors les nobles sentiments d’un roi. Le roi est touché par les paroles de Veroga. Comme tout est surréaliste ! Ils se font arrêter, puis ils reçoivent la sentence du roi sans raisons ! Sinon, une raison est mince et puérile : avoir pénétré au royaume. Le roi s’approche plus près de Veroga et lui murmure à l’oreille : « C’est que j’ai un peu besoin de nourriture fraîche pour notre dieu… » Veroga recule instinctivement avec un air interrogateur : « Nous serons sacrifiés !? » Elle répète haut et fort à ses nouveaux amis. Le roi cache son bâton derrière tout en tapotant du pied : attitude honteuse. Sagatt sourit férocement. Notre arrêt est un bon prétexte : un petit sacrifice ne fera pas du mal à leur dieu ! La fée est soudain à deux pas du visage du roi pour marquer sa colère et son dégoût. Mais un mojo de rang respectable leur répond : — Notre dieu nous approvisionne en bois de qualité rare qui est notre seule nourriture. Mais il n’est pas disposé à nous l’approvisionner moyennant sacrifices en fruits et légumes fraîches. Mais comme nous n’en cultivons point, nous avons envoyé partout aussi discrètement que possible des marchands. Ils vendent des bois, bombes ou je ne sais quoi… (Link comprend mieux la présence des marchands qui n’ont servi qu’à une chose : acheter de la nourriture pour l’offrir à leur « dieu ».) Mais depuis quelque temps, la denrée se fait rare parce qu’on n’arrive plus à vendre nos meilleurs produits… Nous désespérions quand vous êtes arrivés… Peut-être que votre chair fraîche va plaire à notre dieu… Sagatt cache son sourire derrière son poing. Il a envie de rigoler. C’était donc ça ! Un dieu arnaque les mojos en les privant de nourriture si on ne le nourrit pas ce qui lui plait. Bref, ce n’était qu’une pauvre histoire de bouffe. Le roi ayant vu la mine enjouée du géant, se ressaisit et sermonne les autres. Sagatt dit soudain : — Par les culs des déesses ! J’avais oublié ! En fait, nous sommes porteurs du message de notre nouvelle reine Zelda d’Hyrule. (A ces mots, le roi se fait attentif tandis que Sagatt sort de la poche ventrale de son vêtement une lettre enveloppée). A la faveur d’un nouveau règne, nous sommes venus vous apporter la bienveillance de notre reine envers notre loyal allié le roi des Mojos. Elle avait voulu savoir si vous êtes disposés à recevoir notre aide. Mais les liens entre nos royaumes sont depuis longtemps distendus et c’est pourquoi nous nous étions approchés discrètement pour savoir si vous êtes toujours nos alliés. Sagatt tient respectueusement la lettre royale déjà disparue des mains du géant et décachetée par les mains du roi. Pendant que le roi lit, Navi murmure à l’oreille de Sagatt : — La reine t’a vraiment remis la lettre, Sagatt ? — Non. — Mais alors… — J’ai simplement imité l’écriture de Zelda et substitué le tampon de cire royal. J’ai arrangé un peu l’écriture royale en prévision de ce que nous allons faire. J’avais vu juste, répond d’un sinistre rictus le policier des îles en croisant les bras. Navi recule avec un air d’incompréhension. Veroga et Link se regardent embarrassés par l’attitude honteuse de Sagatt. Veroga a maintenant compris ce que veut dire le mot « ripou ». Ils tournent la tête vers le roi pour observer attentivement son attitude. Le roi, satisfait par sa lecture, leur répond : — Bien ! Bien ! Votre aide ? Bien sûr qu’on veut votre aide ! Je veux donc que vous allez dans les bois sinistres rencontrer notre dieu et ses gardiens. Ensuite tout dépendra des événements : soit on reçoit la nourriture, et vous êtes donc sacrifiés par notre dieu ; soit vous revenez vivants des bois sinistres, et j’aurai compris que notre dieu n’est pas invulnérable. C’est un appel déguisé au meurtre de leur « dieu » !, comprend Sagatt. Ca ne leur gêne pas du tout de se débarrasser de leur dieu ! Etranges coutumes ! Comme s’ils avaient compris que leur dieu n’en est pas vraiment un et qu’ils continuent néanmoins à le tamponner d’un qualificatif divin ! Il entend la voix féminine : — Nous acceptons la proposition de Sa Majesté.
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